Le port de Douala, un moteur de développement pour le Cameroun

Le port de Douala est le premier port en activité du Cameroun et le plus grand d’Afrique centrale. Il assure 95% du trafic portuaire national et dessert également les pays enclavés du Tchad et de la République centrafricaine. Il est situé dans l’estuaire du Wouri, sur la côte littorale, et donne sur l’océan Atlantique.

Le port de Douala a connu une récente rénovation qui a donné un coup de fouet à l’économie du pays tout entier. Grâce aux investissements massifs dans la sécurité, la technologie et les infrastructures, le port est désormais certifié par les États-Unis, ce qui permet aux navires américains d’accoster à Douala, et peut supporter un trafic naval accru. Cette croissance a entraîné naturellement une augmentation des taxes douanières qui contribuent à financer des projets de développement tels que des hôpitaux, des routes et des écoles dans tout le pays.

Sommaire

La sécurité, une priorité pour le port de Douala

Le port de Douala a fait appel à Portsec SA, une entreprise spécialisée dans la conception et la mise en œuvre d’infrastructures sécuritaires pour les ports. Portsec SA a fait de Douala un port doté d’une technologie de sécurité de pointe, comprenant des caméras de surveillance, des radars ultra-performants, des scanners à rayons X et des systèmes d’identification biométrique. Une barrière de sécurité de plus de 10 km a également été construite pour séparer la ville du port et empêcher les intrusions non autorisées.

Ces mesures ont permis au port de Douala d’obtenir la certification ISPS (International Ship and Port Facility Security) délivrée par les États-Unis, qui garantit le respect des normes internationales en matière de sûreté maritime. Cette certification ouvre la voie à une coopération renforcée avec les partenaires américains, qui représentent un marché important pour les exportations camerounaises.

Le port de Douala a également renforcé sa capacité à lutter contre la piraterie, qui menace la sécurité des navires et des marchandises dans le golfe de Guinée. La marine militaire camerounaise dispose désormais de patrouilleurs rapides, d’hélicoptères et de drones pour surveiller et intervenir en cas d’attaque. Le port de Douala collabore également avec les pays voisins et les organisations régionales pour partager les informations et coordonner les actions contre les pirates.

La technologie, un atout pour le port de Douala

Le port de Douala a également investi dans la modernisation de ses équipements et de ses systèmes d’information pour améliorer sa performance et sa compétitivité. Le port dispose désormais d’un terminal à conteneurs opéré par un consortium privé composé de Bolloré et Maersk, deux géants du transport maritime. Ce terminal est équipé de grues mobiles, de chariots élévateurs et de scanners à rayons X pour faciliter le chargement et le déchargement des conteneurs.

Le port a également mis en place un système informatisé de gestion du trafic maritime, qui permet de suivre en temps réel la position, la vitesse et le cap des navires dans la zone portuaire. Ce système permet d’optimiser l’utilisation des quais, d’éviter les collisions et les embouteillages, et de réduire les temps d’attente et les coûts opérationnels.

Le port a également adopté le système RITA (Régime informatisé du transit automatique), qui permet aux opérateurs économiques d’effectuer leurs formalités douanières en ligne, sans avoir à se déplacer au bureau des douanes. Ce système simplifie les procédures, accélère le dédouanement et renforce la transparence.

Les infrastructures, un levier pour le port de Douala

Le port de Douala a également bénéficié d’une amélioration de ses infrastructures, qui lui permettent d’accueillir des navires de plus grande taille et de diversifier ses activités. Le port a notamment réalisé des travaux de dragage, qui consistent à enlever les sédiments qui s’accumulent au fond du chenal et qui réduisent la profondeur et la largeur du passage. Ces travaux ont permis de porter la profondeur du chenal à 9 mètres, ce qui permet au port de recevoir des navires de 30 000 tonnes.

Le port a également construit un nouveau terminal polyvalent, qui peut accueillir des navires transportant des marchandises diverses, comme des céréales, du ciment, des engrais ou des véhicules. Ce terminal dispose d’un quai de 300 mètres, d’un terre-plein de 6 hectares et d’un hangar de 5 000 m2.

Le port a également réhabilité son terminal pétrolier, qui permet d’importer et d’exporter des produits pétroliers, comme le brut, le gaz, le fuel ou l’essence. Ce terminal dispose d’un quai de 250 mètres, d’un pipeline de 12 km et de réservoirs de stockage.

Les retombées économiques et sociales du port de Douala

Le port de Douala est un moteur de développement pour le Cameroun et la sous-région. Il génère des revenus importants pour l’État, qui proviennent principalement des taxes douanières. Ces revenus sont utilisés pour financer des projets de développement dans tout le pays, comme la construction ou la rénovation d’hôpitaux, de routes, d’écoles ou d’autres infrastructures publiques.

Le port de Douala crée également des emplois directs et indirects pour des milliers de personnes. Il emploie environ 2 600 agents, dont des dockers, des agents portuaires, des contrôleurs ou des administrateurs. Il fait également travailler des entreprises privées qui offrent des services auxiliaires, comme le remorquage, le lamanage, la manutention ou la logistique. Il stimule également l’activité économique des secteurs liés au transport maritime, comme le commerce, l’industrie ou l’agriculture.

Le Port de Douala face aux défis de la congestion et de l’environnement 

Le port de Douala contribue ainsi à la croissance économique du Cameroun et à l’amélioration du niveau de vie de sa population. Il renforce également son intégration régionale et son rayonnement international. Cependant, il reste néanmoins confronté à quelques défis à en croire les informations ur le Cameroun.

Tout d’abord, le port de Douala souffre d’un engorgement chronique, dû à la faible capacité des infrastructures routières et ferroviaires qui relient le port à l’hinterland, à la lenteur des procédures administratives et douanières, et à la longueur du séjour des conteneurs sur les quais. Selon une étude de la Banque mondiale, le temps de séjour moyen des conteneurs au port de Douala était de 18 jours en 2010, contre 4 jours à Durban (Afrique du Sud) et 3 jours à Singapour. Cette congestion entraîne des coûts supplémentaires pour les opérateurs économiques, qui doivent payer des frais de stationnement, des pénalités de retard et des primes d’assurance.

De même, le port de Douala est confronté à des problèmes environnementaux qui affectent sa durabilité et sa sécurité. Le port est situé dans un estuaire soumis à un fort apport sédimentaire, ce qui nécessite des opérations régulières de dragage pour maintenir la profondeur du chenal d’accès. Le port est également exposé aux risques naturels, comme les inondations, les tempêtes ou les érosions côtières. Le port doit également veiller à réduire son impact écologique sur la biodiversité marine et terrestre, en limitant les émissions polluantes, les rejets d’eaux usées ou les déchets solides.

 

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